En ce jour de la Saint-Patrick, nous avons décidé de tourner nos projecteurs sur la naissance d’un quartier né et ayant grandi sous les couleurs du trèfle à quatre feuilles: Griffintown !
Griffintown a longtemps fait office de coin un peu perdu de Montréal, vaste quartier inhabité et abritant de nombreuses usines désaffectées, niché dans le giron du canal Lachine et surplombé par un centre-ville qui lui tournait le dos. Mais avant d’avoir hébergé les premières grandes usines du Canada, le Grif’ fut la terre d’accueil de milliers d’Irlandais débarqués en Amérique pour fuir la grande famine qui toucha les landes celtiques.
C’est à ces ouvriers sans le sou et ayant traversé l’Atlantique, transformés en main-d’œuvre bon marché, que l’on doit la création du canal Lachine, du pont Victoria et des voies de chemin de fer montréalais.
Berceau de l’ère industrielle en Amérique, Griffintown est un quartier chargé d’histoire et empreint des artefacts ayant forgé la mémoire de notre métropole.
Griffintown : un passé sombre mis en lumière
C’est en 1790 que les religieuses de l’Hôtel Dieu cédèrent une grande partie de ce secteur à Mary Griffin, la femme à qui l’on doit certainement le nom que le quartier porte encore aujourd’hui. Alors utilisée comme zone agricole, Griffintown prend soudainement un autre tournant.
Coincé entre le village Saint-Gabriel et le faubourg des Récollets, à quelques mètres au-dessus du fleuve, Griffintown accueillit à cette époque des milliers de familles irlandaises qui s’entassèrent dans des dortoirs et maisons de fortune, sans égout ni toilettes.
L’érection du canal de Lachine en 1821 conforte Griffintown dans sa vocation industrielle. Les conditions de vie du quartier y sont alors misérables et la criminalité très présente.
En 1847 et 1848, une épidémie ravageuse de typhus emporte environ 6 000 Irlandais pour une population qui avoisinait 45 000 habitants. Les survivants se retrouvent pour la plupart orphelins et plus démunis que jamais.
Misère, pauvreté, épidémies, inondations et incendies dévastateurs finirent, au fil des années, par avoir raison de la vocation résidentielle du quartier qui fut abandonné et sombra dans l’oubli pour laisser la place à une métropole qui se tournait vers un avenir prometteur.
En plongeant au cœur du Grif’, on renoue donc avec plus de 3 siècles d’histoire ancrée dans l’âme des rues, des bâtiments et d’un canal ayant grandi au rythme du premier quartier ouvrier de l’Amérique.
Griffintown : présent dynamique et futur prometteur
Aujourd’hui, après avoir été oublié pendant des décennies, le Grif’ renaît de ses cendres et devient l’un des secteurs d’investissement immobilier les plus prisés de Montréal.
Jouissant d’un emplacement idéal, à deux pas du centre-ville et du Vieux-port de Montréal, et bordé par un cours d’eau désormais transformé en vaste espace vert récréatif, Griffintown est dynamisé par une âme culturelle unique et sans égal.
Griffintown rappelle désormais le Soho et le Williamsburg de New York. Emplacement de prédilection des restaurants les plus courus de la métropole dont le Joe Beef, Le Grinder et Le bureau, le Grif’ fait l’objet d’un renouveau culturel et artistique.
Outre le réputé théâtre Corona et l’Arsenal où se tient La semaine de mode de Montréal, on y trouve antiquaires, cafés, piscine, centre sportif et plus encore. Le Grif’ est devenu, en quelques années, le secteur de la ville vers lequel tous les regards sont tournés. Grâce à sa situation géographique idéale, il offre un espace de vie dynamisé par l’activité du centre-ville, du Vieux-Montréal et de la Cité du Multimédia.
Source photo : Archives du Musée McCord